Après deux années où l’évènement a dû être annulé pour cause de mauvais temps, ce 29 août fut une journée à suspense avec… pluie et orages. Mais le ciel a commencé à se dégager un peu et nous avons maintenu a minima les conférences au Théâtre Robert Manuel. Quelques dizaines de personnes ont eu le courage de faire le pari du déplacement, et bien leur en a pris !
Et comme la chance sourit aux audacieux, le ciel s’est complètement éclairci pendant les conférences et tout le monde a pu aller observer le ciel (sur un sol encore bien humide).
Nous avons ainsi pu observer la nébuleuse de l’Anneau (constellation de la Lyre) et Saturne en visuel direct avec le newton 150 / 750 d’Eric, et avons profité de l’absence de la Lune pour observer des objets du ciel profond avec des télescopes automatisés, Seestar S50 et Vaonis Vespera II. Voici quelques exemples des images réalisées en direct avec un public attentif et motivé, auquel nous avons pu faire prendre contact avec des objets de différentes natures : galaxies, amas globulaires, nébuleuses en émission, rémanents de supernova.
NGC6995, rémanent de supernova dans la constellation du Cygne (photo Jean-François Badier au Seestar S50)
IC1318, nébuleuse en émission, et l’étoile Sadr dans la constellation du Cygne (photo Gabrielle Badier au Seestar S50)
NGC6960, la nébuleuse du Balai de Sorcière, rémanent de supernova dans la constellation du Cygne (photo Sébastien Barraud au Seestar S50)
M31, la galaxie d’Andromède dans la constellation éponyme (photo Sylvain Greffier, avec un Vespera II)
M13, le grand amas d’Hercule, amas globulaire dans la constellation du même nom (photo Sylvain Greffier, avec un Vespera II)
NGC6946, la galaxie du Feu d’Artifice, dans la constellation du Cygne, à la limite de celle de Céphée (photo Sylvain Greffier, avec un Vespera II)
Magnifiques protubérances de notre étoile, immortalisées ce matin dès 8h par Pascal Berteau avec sa lunette 72ED et le spectrographe Sol’ex. Les images, tant en H-alpha que dans la raie du calcium n’ont pas besoin de commentaire !
Nous avons changé de domaine de longueur d’onde ce 14 juin pour passer de nos quelques dixièmes de micron usuels à des décimètres voire des décamètres. Ce fut un voyage passionnant, d’autant plus que notre guide-conférencier du Pôle des Etoiles était vraiment excellent. On a bien sûr terminé la matinée par un bon déjeuner dans un restaurant solognot !
Le radiotélescope décimétrique
Il couvre un domaine de fréquences allant de 1 Ghz à 3,5 GHz. Il est le 2ème plus grand en Europe et le 4ème au monde et permet notamment l’observation de l’univers dans la raie de l’hydrogène à 21 cm. Les programmes scientifiques couverts incluent les galaxies et la cosmologie, les pulsars, les comètes et les enveloppes d’étoiles.
Réflecteur plan orientable (200m x 40m)Juste pour donner une idée de la taille…
Miroir sphérique, large de 300 mChariot mobile portant les récepteurs (refroidis à 10K)
LOFAR (LOw Frequency ARray)
LOFAR est un réseau de 50 000 antennes, déployées par grappes en Europe, sur des distances de 100 m à 1 000 km. La station française de LOFAR, à Nançay, comprend 1632 antennes en deux groupes : un dans la bande 30-80 MHz, et un dans dans la bande 110-250 MHz. Les objectifs scientifiques-clés sont un survey profond du ciel, l’étude de la réionisation de l’Univers, des sources variables telles que pulsars, jets, étoiles éruptives, planètes et exoplanètes, la détection des rayons cosmiques de très haute énergie, et la physique du milieu interplanétaire.
Réseau des 96 antennes basse fréquence (30-80 MHz)
NenuFAR
Quelques unes des 1824 antennes
NenuFAR est un très grand radiotélescope basses fréquences, qui va compter parmi les plus puissants du monde dans sa gamme de fréquences, entre 10 MHz et 85 MHz. NenuFAR permet d’étudier l’évolution de l’Univers quelques millions d’années après le big bang, la formation des galaxies et des amas de galaxies, les pulsars, le Soleil, les planètes et les exoplanètes.
Radiohéliographe
C’est un interféromètre dans la gamme de fréquence de 150 à 400 MHz dédié à l’étude quotidienne du Soleil, formé de 47 antennes paraboliques disposées en « T », sur 2,4 km en nord-sud et 3,2 km en est-ouest. Le Radiohéliographe de Nançay reste le seul instrument au monde à cartographier de façon régulière la couronne solaire à des altitudes jusqu’à un demi-rayon solaire au-dessus de la surface.
Réseau décamétrique
C’est un réseau phase composé de 144 antennes hélicoïdales/coniques de 9 m de haut, couvrant les fréquences de 10 à 100 MHz. Il est dédié à l’observation de sources radio très intenses produites par des électrons énergétiques dans la couronne solaire ou dans l’environnement magnétisé et ionisé de Jupiter.
M106 est une galaxie spirale située à 23,5 millions d’années lumière dans la constellation des Chiens de Chasse. D’une taille 50% plus grande que la Voie Lactée, son trou noir central est environ 10 fois plus massif (42 millions de masses solaires), ce qui la rend très active. Ce qui rend cette galaxie très intéressante, c’est que l’on a pu déterminer sa distance absolue à 5% près grâce à la présence de masers à vapeur d’eau émettant à 22 GHz dont les positions et mouvements ont pu être déterminés avec grande précision en utilisant des techniques d’interférométrie radio. Cette mesure a contribué de manière significative à la calibration des distances des céphéides de différentes métallicités, une étape essentielle pour augmenter la précision des mesures de distance à d’autres galaxies.
La magnifique image ci-dessous a été réalisée en deux sessions dans les Yvelines dans des zones bortle 7 et bortle 4. Tous les détails de prise de vue ainsi qu’une description plus détaillée sont accessibles sur le site astrobin via ce lien. En bas à droite, on peut voire la petite galaxie irrégulière NGC4248 et, juste à gauche PGC39615.
Photo Loïck Viger, en 9h10 de pose avec un Celestron Edge HD 8″