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M16 et la nébuleuse de l’Aigle

Un grand classique d’été ! On attribue souvent le nom de nébuleuse de l’Aigle à M16, mais ce n’est pas tout à fait exact. M16 est un très jeune amas ouvert, découvert en 1745 par l’astronome suisse Jean-Philippe Loys de Cheseaux, entouré par la nébuleuse de l’Aigle (désignation : IC4703) dont la découverte est attribuée à Charles Messier. L’ensemble est situé à environ 5500 années-lumière de nous, dans la queue de la constellation du Serpent, tout près des constellations de l’Ecu de Sobieski et du Sagittaire.
Les étoiles les plus évoluées de M16 ne sont âgées que de 6 millions d’années, et des étoiles y naissent encore. La nébuleuse possède elle aussi plusieurs régions de formation intense d’étoiles, dont les célèbres piliers de la création immortalisés par les télescopes spatiaux Hubble, puis James Webb.

Photo Philippe Martin, au SCT 305/1930, 201 poses de 10s

Barnard 228 : la nébuleuse du loup noir

Située sans la constellation australe du Loup, B228 est une nébuleuse obscure située à 500 années-lumière de nous pas très loin du centre de la Voie Lactée. Elle est constituée de nuages de poussières interstellaires qui bloquent le passage de la lumière visible. En leur sein, des amas d’étoiles se forment par effondrement du nuage. Ils ne sont observables qu’en infrarouge.

Photo Emmanuel Valin, par téléopération de la lunette de l’association SADR au Chili (16h de pose)
Idem avec repérage de quelques étoiles

Le soleil à différentes longueurs d’onde

L’image en H-alpha (656,3 nm) ci-dessous a été réalisée avec une échelle de niveaux inversée, de façon à mettre en évidence les protubérances. Les très longs filaments appelés QRF pour Quiet Region Filaments sont moins lumineux que le disque en H-alpha. On peut en voir 2 très longs. Ils ont des formes très variées. Au niveau des régions actives (taches solaires), on peut voir aussi des filaments plus fins : il s’agit des ARF, A pour Active. Dans les deux cas, il s’agit de restes d’éjection solaire, donc à plus grande altitude dans la chromosphère qui diffuse  le H-alpha émis plus bas, ce qui les rend moins lumineux (ou plus lumineux si on inverse les codes couleurs comme sur cette image).

Photo réalisée Pascal Berteau avec l’instrument Sol’ex

La lumière du soleil nous parvient légèrement décalée vers le rouge ou vers le bleu en raison de sa rotation. En décalant la longueur d’onde centrale d’observation en H-alpha, on peut ainsi mettre en évidence le phénomène. Ce décentrage en longueur d’onde vaut … 0,5 Angström ! L’instrument Sol’Ex est remarquable.

Dopplergramme du soleil réalisé quelques jours plus tard par Pascal Berteau avec l’instrument Sol’Ex


Et voici le soleil (même auteur, même instrument) imagé dans la double raie du calcium (393,3 et 396,9 nm).

Et pour finir, un gros plan du 4 juin sur les taches solaires avec un filtre à 610 nm

Photo Philippe Martin